Il est souvent demandé aux passagers des avions de mettre leurs téléphones et autres appareils électroniques en mode avion lors du décollage et de l’atterrissage. Mais dans quelle mesure cette précaution est-elle réellement justifiée ? Des études ont été menées pour tenter de répondre à cette question et révéler les conséquences potentielles qu’elles pourraient avoir sur les systèmes de navigation et de communication des avions.
Les fréquences radio et leur utilisation
Les communications radio sans fil fonctionnent dans un certain spectre de fréquences radio. Chaque radio FM que l’on écoute a une fréquence bien définie et il est interdit pour chaque radio d’empiéter sur la fréquence d’une autre. Ainsi, lorsqu’on se met entre deux fréquences de radio, on peut parfois écouter un peu des deux en même temps sans comprendre réellement ce qui se passe. Ce phénomène est appelé zone de chevauchement.
Pour éviter les interférences, les pays ont créé des bandes de fréquences réservées à certains usages. Par exemple, aux États-Unis, chaque ligne d’un spectre de fréquence correspond à un usage précis, allant de la communication aéronautique aux téléphones portables.
Les avions, quant à eux, communiquent via la VHF entre 108 et 137 MHz. En regardant les spectres de fréquences en France, on constate que les communications aéronautiques et les réseaux téléphoniques sont séparés, ce qui pourrait laisser penser que le mode avion n’est pas nécessaire et qu’il n’y a pas de risque de brouiller les communications.
Le téléphone portable sans mode avion et les conséquences potentielles
Cependant, la situation n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît.
- En effet, sans le mode avion, notre téléphone va chercher à communiquer avec des antennes relais situées au sol. Ce processus est inutile lorsqu’on est dans un avion, car il est difficile pour le téléphone de capter le signal, et cela décharge également la batterie beaucoup plus rapidement.
- De plus, être en mode avion permet de rester attentif aux consignes de sécurité, ce qui est important pour les membres de l’équipage. Un avion est un espace clos où 200 personnes qui ne se connaissent pas sont réunies, et tout ce qui peut éviter des comportements perturbateurs est bon à prendre.
- Par ailleurs, certains appareils de navigation utilisent les ondes radio. Bien que les communications des pilotes soient protégées, d’autres équipements peuvent être perturbés, comme les dispositifs de mesure de distance (DME) ou les radioaltimètres.
Les études sur les interférences entre téléphones portables et systèmes de navigation
Des chercheurs se sont penchés sur la question des interférences entre les téléphones portables et les systèmes de navigation. Leurs résultats montrent qu’il n’y a pas de preuve que les téléphones puissent interférer avec ces systèmes, tout comme il n’y a pas de preuves du contraire. Aucun crash n’a été officiellement attribué à une interférence entre un système de pilotage et un téléphone portable.
Depuis 2014, l’Agence européenne de la sécurité aérienne autorise l’usage des téléphones en avion sans le mode avion, à condition que les compagnies aériennes réalisent préalablement une étude d’impact et passent des tests de sécurité sur tous leurs avions. Cependant, ces démarches coûtent cher et prennent du temps, de sorte que peu de compagnies aériennes les ont effectuées.
Les interférences potentielles entre la 5G et les radioaltimètres
Alors que le problème des interférences entre téléphones portables et systèmes de navigation semblait se résorber, l’attribution des fréquences 5G a relancé le débat.
En effet, les fréquences 5G attribuées en France vont de 3,4 à 3,8 GHz, tandis qu’aux États-Unis, elles montent jusqu’à 4 GHz. Or, les radioaltimètres fonctionnent entre 4,2 et 4,4 GHz, ce qui constitue un écart de seulement 0,2 GHz.
Cet écart est considéré comme trop faible pour éviter un chevauchement des fréquences et des interférences potentielles. Ainsi, dans certains pays comme les États-Unis et l’Australie, des opérateurs ont accepté de ne pas installer d’émetteurs et de récepteurs 5G près des 50 plus grands aéroports pendant une durée de six mois, afin de trouver une solution.
Comme nous venons de la voir, e mode avion n’est pas une mesure inutile. Même si les risques d’interférences entre les téléphones portables et les systèmes de navigation des avions sont faibles, il est préférable de prendre cette précaution pour garantir la sécurité de tous. Le mode avion permet également de préserver la batterie des appareils et d’éviter les comportements perturbateurs liés à l’usage du téléphone.
Lien rémunéré par Amazon, dernière mise à jour le 2024-08-21 . En tant que Partenaire Amazon, je réalise un bénéfice sur les achats remplissant les conditions requises.