Un signal d’alerte dans le cerveau
Et si la maladie d’Alzheimer pouvait être détectée avant même l’apparition des troubles de la mémoire ? C’est exactement ce que suggère une nouvelle recherche autour d’un biomarqueur appelé TSPO (translocator protein 18 kDa). Selon les scientifiques, son augmentation dans le cerveau pourrait être un indicateur précoce d’inflammation cérébrale, bien avant que la maladie ne se manifeste par des symptômes visibles. 🧠
Qu’est-ce que le TSPO ?
Le TSPO est une protéine présente dans les cellules immunitaires du cerveau, les microglies. Ces dernières jouent un rôle clé dans la défense contre les agressions, mais leur suractivation est soupçonnée de contribuer aux lésions cérébrales. Depuis plus de trente ans, des chercheurs comme Tomás R. Guilarte, doyen du Robert Stempel College of Public Health & Social Work, étudient cette protéine. Elle est désormais reconnue comme un marqueur fiable de l’inflammation cérébrale.
Une étude pionnière sur Alzheimer
Pour cette étude, l’équipe de chercheurs a utilisé un modèle murin génétiquement modifié afin de reproduire la forme familiale d’Alzheimer. Résultat : des niveaux élevés de TSPO ont été détectés dès l’équivalent d’un âge jeune adulte, dans une zone spécifique du cerveau, le sousiculum, partie critique de l’hippocampe impliquée dans la mémoire.
Chez ces souris, les microglies situées autour des plaques d’amyloïde-β présentaient les niveaux de TSPO les plus élevés. Plus frappant encore, les femelles montraient une élévation plus marquée que les mâles, ce qui fait écho aux chiffres humains : près de deux tiers des patients atteints d’Alzheimer sont des femmes.
Des preuves confirmées chez l’humain
Les scientifiques ont ensuite étudié des échantillons de cerveaux provenant de familles colombiennes porteuses de la mutation dite “paisa”. Cette anomalie génétique entraîne un Alzheimer précoce : les premiers signes apparaissent dès la trentaine, avec un décès survenant souvent avant 55 ans. Les résultats ont été identiques à ceux observés chez la souris : le TSPO reste élevé, même dans les stades avancés de la maladie.
Un outil pour anticiper la maladie ?
La grande question est de savoir si ce biomarqueur pourrait servir à diagnostiquer Alzheimer avant les symptômes. Si l’on parvenait à retarder l’apparition de la maladie ne serait-ce que de cinq ans, l’impact serait immense : des millions de patients vivraient mieux et la prévalence mondiale serait réduite.
Mais tout n’est pas encore clair : le TSPO est-il un acteur nuisible qui aggrave les lésions, ou au contraire un mécanisme de protection du cerveau ? Les chercheurs travaillent désormais avec un modèle de souris dépourvues de TSPO pour comprendre son rôle exact.
Et pour la majorité des patients ?
La mutation “paisa” est rare et concerne des familles spécifiques. Or, plus de 90 % des cas d’Alzheimer sont liés à la forme sporadique tardive, celle qui survient après 65 ans. L’équipe élargit donc son étude pour savoir si les mêmes signaux se retrouvent dans ces formes beaucoup plus fréquentes. Si c’est confirmé, cela ouvrirait la voie à des stratégies de dépistage préventif inédites.
Une avancée qui change la perspective
Au-delà de la technique, cette recherche interroge notre rapport à la prévention. Seriez-vous prêt à faire un test capable de révéler un risque d’Alzheimer des années avant les premiers symptômes ? La question n’est pas anodine : savoir à l’avance peut permettre de se préparer, mais cela soulève aussi un dilemme psychologique. Comme le dit un neurologue, « connaître son futur n’est pas toujours une bonne nouvelle, sauf si l’on peut agir dessus ».
Vers de nouvelles pistes thérapeutiques
Comprendre le rôle du TSPO pourrait aboutir à de nouvelles approches médicales : soit en le bloquant, soit en le stimulant, selon son effet réel sur le cerveau. C’est un peu comme si nous avions trouvé un interrupteur caché, sans encore savoir s’il faut l’éteindre ou l’allumer pour protéger les neurones. 🔬
Un espoir, mais pas encore une solution immédiate
Il ne faut pas s’y tromper : cette découverte ne débouchera pas sur un traitement demain matin. Mais elle s’ajoute à une série de signaux qui laissent penser que l’inflammation cérébrale est un élément central dans Alzheimer. Une meilleure compréhension de ces processus pourrait transformer la manière dont nous dépistons et traitons cette maladie qui touche plus d’un million de personnes en France.
En résumé
- TSPO est un biomarqueur lié à l’inflammation cérébrale.
- Il augmente très tôt dans les formes familiales d’Alzheimer.
- Les femmes semblent plus concernées que les hommes.
- Des études sont en cours sur les formes sporadiques, les plus répandues.
- L’objectif est de détecter la maladie bien avant les premiers symptômes.
Un petit pas scientifique aujourd’hui, mais qui pourrait devenir un grand pas pour des millions de patients demain. 🌍
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