Dans un essai clinique sans précédent, une étude multicentrique de l’Institut de recherche Lawson Health, du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) et de l’Hôpital général juif (HGJ) a découvert que les transplantations de microbiote fécal (FMT) de donneurs sains sont sûres et montrent un potentiel d’amélioration de la réponse à l’immunothérapie chez les patients atteints de mélanome avancé. Cette découverte pourrait ouvrir la voie à de nouvelles méthodes de traitement du cancer.
Le rôle du microbiome dans le traitement du cancer
Les médicaments d’immunothérapie stimulent le système immunitaire d’une personne pour attaquer et détruire le cancer. Bien qu’ils puissent améliorer de manière significative les résultats de survie chez les personnes atteintes de mélanome, ils ne sont efficaces que chez 40 à 50 % des patients.
Des recherches préliminaires ont suggéré que le microbiome humain (la collection diversifiée de microbes dans notre corps) peut jouer un rôle dans la réponse d’un patient.
Le microbiome humain est un écosystème complexe qui a un impact sur de nombreux aspects de notre santé, y compris notre système immunitaire. En modifiant cet écosystème, il pourrait être possible d’améliorer l’efficacité des traitements contre le cancer.
🔸 Améliorer la réponse à l’immunothérapie par les transplantations fécales
« Dans cette étude, nous avons cherché à améliorer la réponse des patients atteints de mélanome à l’immunothérapie en améliorant la santé de leur microbiome grâce à des transplantations fécales« , explique le Dr John Lenehan, oncologue médical au London Health Sciences Centre’s (LHSC) London Regional Cancer Program (LRCP). Cette approche innovante pourrait révolutionner la manière dont nous traitons le cancer.
🔸 La transplantation fécale : une technique prometteuse
Une transplantation fécale implique la collecte de selles d’un donneur sain, leur préparation en laboratoire et leur transplantation chez le patient. L’objectif est de transplanter le microbiome du donneur afin que les bactéries saines prospèrent dans l’intestin du patient. Cette technique, bien que quelque peu inhabituelle, a déjà montré des résultats prometteurs dans le traitement de certaines maladies intestinales. En l’appliquant au cancer, nous pourrions ouvrir la voie à de nouvelles méthodes de traitement.
🔸 Les résultats de l’étude
L’étude a révélé que l’association des transplantations fécales avec l’immunothérapie est sûre pour les patients, ce qui est l’objectif principal d’un essai de phase I (également appelé « essais de sécurité »).
L’étude a également révélé que 65 % des patients qui ont conservé le microbiome des donneurs ont eu une réponse clinique au traitement combiné. Cinq patients ont présenté des événements indésirables parfois associés à l’immunothérapie et ont dû arrêter leur traitement. Ces résultats sont encourageants et suggèrent que cette approche pourrait être utilisée plus largement à l’avenir.
« Nous avons atteint un plateau dans le traitement du mélanome par immunothérapie, mais le microbiome a le potentiel de représenter un changement de paradigme« , déclare le Dr Bertrand Routy, oncologue et directeur du Centre du microbiome du CHUM. « Cette étude place le Canada à l’avant-garde de la recherche sur le microbiome en montrant que nous pouvons améliorer en toute sécurité la réponse des patients à l’immunothérapie grâce aux transplantations fécales. » Ces découvertes pourraient avoir des implications majeures pour le traitement du cancer à l’avenir, et nous attendons avec impatience de voir comment cette recherche se développera.
🧐 Notre réaction :
Comme bien souvent dans la recherche scientifique, des résultats inattendus et prometteurs viennent d’idées qui paraissent de prime abord complètement loufoques. Qui pourrait penser que la transplantation fécale pourrait amener à une amélioration de la réponse au traitement contre le cancer ?! Franchement….
Et pourtant, il semble bien que cela soit le cas. Les recherches sont en cours et on ne peut rien affirmer pour le moment. Cependant, les résultats sont prometteurs.
Source de l’article : sciencedaily
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