La maladie d’Alzheimer et les conséquences cognitives après un cancer du sein sont des sujets d’inquiétude fréquents chez les patientes. Une étude coréenne récente, publiée dans la revue JAMA Network Open, vient toutefois apporter une nouvelle rassurante : il n’existe pas de sur-risque d’Alzheimer pour la majorité des femmes ayant survécu à un cancer du sein. Certaines pourraient même bénéficier d’un risque légèrement diminué par rapport aux femmes sans antécédent de cancer.
Risque d’Alzheimer : des données rassurantes
Selon les chercheurs, la grande majorité des survivantes d’un cancer du sein ne présentent pas plus de risques de développer la maladie d’Alzheimer que le reste de la population. Mieux : le risque pourrait même être légèrement réduit, notamment grâce à certains traitements comme la radiothérapie.
Les troubles cognitifs souvent rapportés après le traitement (difficultés de concentration, perte de mémoire, « chemo brain ») ne semblent donc pas être synonymes d’une évolution vers une démence ou une maladie d’Alzheimer.
Étude sur un large échantillon
L’analyse s’appuie sur la comparaison de plus de 70 000 patientes opérées pour un cancer du sein avec un groupe de contrôle de 180 000 femmes sans antécédent cancéreux, issues de la base de données d’assurance maladie coréenne. Les chercheur·e·s ont pris en compte l’âge, le type de traitement (chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie), ainsi que les facteurs de risque connus pour la maladie d’Alzheimer.
Principaux résultats
Après un suivi médian de 7 ans, l’incidence de la maladie d’Alzheimer s’est avérée inférieure de 8 % chez les survivantes par rapport au groupe témoin. L’effet protecteur était particulièrement visible chez les femmes de plus de 65 ans.
Parmi les traitements, seule la radiothérapie s’est révélée liée à une diminution significative du risque d’Alzheimer. À l’inverse, des facteurs comme le tabagisme, le diabète ou l’insuffisance rénale chronique augmentaient le risque.
À noter cependant : cette réduction du risque semble temporaire et n’est plus statistiquement significative après plusieurs années de suivi.
Conclusion
Ces résultats sont donc rassurants pour les patientes : avoir été traitée pour un cancer du sein n’augmente pas le risque de développer la maladie d’Alzheimer. Toutefois, la vigilance reste de mise pour les patientes avec des facteurs de risque individuels ou une prédisposition génétique.
Sources :
Medscape (version anglaise) – Are Breast Cancer Survivors Vulnerable to Alzheimer’s Disease? (Megan Brooks, 7 juillet 2025) 🔗 https://www.medscape.com/viewarticle/are-breast-cancer-survivors-vulnerable-alzheimers-disease-2025a1000hv0
JAMA Network Open – Alzheimer Disease in Breast Cancer Survivors (Su‑Min Jeong et al., publié en ligne le 20 juin 2025) 🔗 https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2835511

